Les bois
Le bois est l'élément le plus près des sentiments du cœur Humain, il porte sur ses branches, ses fleurs, ses fruits et ses feuilles, véhicule le sang de la terre transformé en sève, et ses
racines sont à l'image de celles des familles humaines, puisant souvent au plus profond de la terre les forces dont il a besoin pour assumer et entretenir la Vie qui est Vibration !
Pour que l'expression musicale puisse nous traverser et nous faire vibrer, il est incontournable* !
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C'est pour cette raison évidente qu'il est essentiel de le respecter, et d'apporter tout notre soin à en faire sortir le meilleur par les œuvres réalisées dans nos ateliers d'Art.
*Un autre matériau qui est également très proche de nos Vies, est le Cuivre comme nous le prouvent et nous le font ressentir la famille des instruments à vent, les transducteurs électroniques, et les cordes filées !
Cela fait maintenant près de 40 ans que j'évolue dans les métiers du bois ; j'ai donc pu accumuler, par connaissance profonde du métier, beaucoup d'essences différentes, les stocker pendant de longues années, et les travailler pour en déterminer toutes les particularités et caractéristiques, tant sonores, structurelles ou esthétiques.
Ainsi, beaucoup de bois tables, fonds, éclisses, touches, manches..., dans des bois aussi variés que les acajous, palissandres, l'amarante, le wenge, le padouk, l'ébène, l'amourette, ou encore les érables, les épicéas, ainsi que noyer, merisier, cormier, frêne, poirier... arrivent maintenant à maturité.
A ce jour, même si l'érable et l'épicéa ne manquent pas dans nos forêts européennes, l'on ne peut pas en dire autant des essences comme l'ébène, certains palissandres ou acajous qui sont pourtant des essences quasi incontournables en Lutherie Traditionnelle.
Quant aux qualités pré-débitées, et pour la majorité « étuvées », qui sont proposées à la vente, leur médiocrité nous contraint à faire le travail nous mêmes sur des morceaux de tronc, encore vert, achetés en scierie et que nous devons laisser sécher dix ans à l'air !.. d'où le terme d'usage en scierie :« sec air »
Il reste très peu de maisons sérieuses spécialisées dans le débit spécifique de la Lutherie, les doigts d'une main suffisant largement pour les compter en France, et toutes les essences précitées n'y sont pas représentées.
J'ai donc comme les luthiers de l'ancien temps,
toujours un stock de dix ans d'âge* minimum d'avance,
car c'est le temps nécessaire pour obtenir un bois de qualité structurelle
et acoustique utilisable en Lutherie d'Art.
(quelques échantillons en photo sur cette page)
Je préserve en premier lieu les filières locales (j'ai ainsi l'épicéa de la meilleure qualité acoustique d'un âge parfait pour faire les tables d'harmonie et barrages,
du noyer de 25 ans* d'âge, du cormier de 80 ans* d'âge, du merisier de 20 ans* d'âge, du frêne du marais poitevin de 40 ans* d'âge, de l'érable magnifiquement ondé du jura de 20 ans d'âge*...).
Pour toutes les autres essences que nous ne trouvons pas ou de manière aléatoire sur notre territoire, je fais appel à des professionnels de confiance (relation de métier de longue date) pour me fournir en bois de qualité... mais cela devient de plus en plus compliqué !
*à l'instar des eaux de vie, cognac, armagnac... quand on parle de 10 ans, 20 ans... d'âge, il est question du temps de stockage à l'air après débit, et non de l'âge de l'arbre qui lui, avait entre 80 et 200 ans avant abattage.
Ces spécimens deviennent très rares, et nous allons devoir attendre très longtemps avant d'en retrouver le plaisir sonore.
En attendant il va falloir tout mettre en œuvre pour que perdure le métier d'Art qu'est la Lutherie dans sa plus pure tradition.
A chacun, à sa mesure, d'en favoriser la continuité, soit par le respect des forêts,
soit par l'achat intelligent auprès des gens de métier consciencieux,
soit dans le travail des débits et façonnages des bois utilisés. -
