Les cordes
Boyaux (naturels ou synthétiques), Nylon (clairs ou noir, titane…), Acier, filages cuivre plaqué argent, alliage de bronze,
phosphore/bronze, aluminium/bronze, monel… Avec soie ou sans…
Quelles marques ?…
Tant de choix possibles, d'avis partant dans tous les sens,
sans jamais de réelle comparaison possible, faisant de ce monde
une jungle ou chacun s'oriente plus inconsciemment
par l'influence marketing que par le son recherché ;
c'est à dire via des essais à l'aveugle.

_edited.jpg)
Très peu de professionnels, en Lutherie guitare, s'aventurent dans l'explication des spécificités des différents types de cordes, des particularités que nos oreilles peuvent percevoir pour en déterminer la qualité .
La gestion et l'utilisation des tableaux de tensions de cordes (appelés charte de tension de corde) est également un sujet qui a tendance à mettre l'ensemble de la profession dans l'embarras, car de moins en moins utilisés et maîtrisés.
Certes pour un professionnel utilisant toujours les mêmes cordes avec une palette de deux tensions différentes, et toujours sur le même modèle ou type de barrage, ces tableaux de tensions deviennent secondaires, car il maîtrise sa création.
Personnellement, cela m'est indispensable.
Que ce soit pour « calibrer » la table d'harmonie en masse et fréquence, ou pour faire le choix des bois et sections à utiliser pour réaliser manche, touche et talon, il est nécessaire d'avoir établi précisément la pression sur le sillet, et la force de traction des cordes sur le chevalet (comme pour un violon mais dans des proportions et contraintes mécaniques différentes).
Ainsi, l'on peut définir la meilleure combinaison d'angles au niveau du chevalet, et avec l'expérience, affiner les épaisseurs de bois et les sections des barres du barrage, pour que la table puisse « respirer », sans manquer d'énergie de mouvement, ni être étouffée par une trop forte compression.
Dans la tradition, cela se faisait de manière empirique, et la méthode reste empirique et ajustée à l'oreille (le matériel acoustique même de laboratoire, aussi sophistiqué soit-il, ne remplacera jamais toutes les subtilités qu'une bonne oreille musicale peut entendre!).
Les calculs sont là pour nous faire gagner un temps précieux de travail, de manière à être plus efficient à la tâche.
L'autre domaine où ces tensions de cordes sont nécessaires, est celui de la restauration en facture instrumentale ; lorsqu'un instrument arrive à l'atelier, dépouillé de ses cordes d'origine, avec le chevalet arraché ou le talon ayant cédé à une trop forte charge...
il faut tout recalculer et faire ensuite des essais pour en ajuster avec précision, l'équilibre des tensions.
Pas de données suffisantes sur les cordes = pas d'instrument valide !
Et risque de destruction de l'instrument !…
Même avec l'expérience, le Luthier est régulièrement face à l'inconnu, et ce sont tous ces outils qui lui permettent de faire un travail efficace et sûr.
​
Mode d'Accord ou Accordature
​
L'un des points essentiels est le mode d'accord entre les cordes de l'instrument .
autrefois appelé accordature (ce terme reste en usage pour les luths) est de nos jours appelé "accordage" ... ce dernier terme, manquant de pertinence pour cet usage, tient plus de l'action de mise à la bonne fréquence d'une corde, que des intervalles entre notes ou fréquences choisies pour chaque corde… le terme anglais choisi pour cela est
« l'open tuning ».
Pour exemple, la guitare traditionnelle est accordée de quarte en quarte, du grave vers l'aigu, à l'exception de la corde de SI qui est la tierce majeure de la corde de SOL.
En fonction de ce mode d'accord, les calibres et tensions des cordes sont choisis pour résonner harmonieusement au mieux de leurs particularités structurelles et pour convenir au style musical recherché.
Si l'on souhaite jouer dans un autre mode d'accord, mais garder l'équilibre de résonance de l'instrument (exemple : jouer en accord de SOL, de RE ou de DO… comme on peut le rencontrer dans la musique folk ou le Blues, ou bien en DADGAD Irlandais), il est conseillé de changer le calibre de certaines cordes, de fabriquer un autre sillet de chevalet (pour garder la justesse de l'instrument), et dans l'idéal, de revoir complètement les cotes de l'instrument ! (la forme Dreadnought étant la plus proche de l'idéal pour le DADGAD, par exemple...)
​
Pour une guitare, je peux vous proposer de l'équiper
avec tous les types de cordes.
Faites votre choix .

